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vendredi 11 mai 2007

Astuce : démarrer avec les onglets de la veille

Une petite astuce qui fait son effet et qui a convaincu un de mes amis d'abandonner IE7 pour Firefox est la sauvegarde de session automatique. Il est possible depuis Firefox 2 de démarrer son navigateur avec les onglets qui étaient ouverts lors de la fermeture précédente, il suffit pour cela de choisir l'option Démarrage : Afficher les derniers onglets et fenêtres utilisées dans les préférences générale:

samedi 10 février 2007

Canaux de distributions et logiciels libres : le cas Firefox

(attention, billet long pour les lecteurs motivés ;) )

Petite insomnie, donc plutôt que de perdre mon temps à attendre le sommeil en me retournant dans le lit, faisons travailler nos neurones et faire vivre ce blog qui est un peu ralenti ces derniers mois ;) Quelques réflexions personnelles donc sur le marché des navigateurs et l'accès aux canaux de distribution pour un projet de logiciel libre.

La récente sortie de Vista en grandes pompes rappelle que la grande force de Microsoft, de par leur situation de monopole sur les systèmes d'exploitation, est la distribution de logiciels. Une étude de Xiti sur janvier nous rappelle cruellement que Windows, toutes versions confondues, représente 95,64% des internautes.

Internet Explorer est fourni avec Windows et est donc disponible sur la quasi totalité du parc installé ou en vente. Dans une situation de monopole de fait, la communauté Mozilla a pourtant réussi à gagner des parts de marché plus que significatives et à bouleverser les plans du géant de Redmond pour internet (reprise du développement d'IE avec des fonctionnalités copiées sur Firefox, sortie d'IE7 pour XPSP2 alors qu'il devait être réservé à Vista). Avec une moyenne de 15% de navigateurs gecko dans le monde et des chiffres nettement plus élevés en Europe, le pari est pourtant loin d'être gagné si l'on veut rétablir un équilibre sur le marché. Rappelons que la fondation Mozilla a été créée pour rétablir le choix et l'innovation sur internet, Firefox est donc un outil (comme l'a été Mozilla Suite à une époque) pour rétablir une situation de concurrence sur le marché des navigateurs. Il n'est pas question de remplacer IE par Firefox, c'est d'une part mécaniquement impossible avec 95% des internautes sous Windows, et d'autre part devenir calife à la place du calife ne ferait pas beaucoup avancer le schmilblick. Par contre, faire baisser substantiellement la part de marché d'Internet Explorer permettrait de pérenniser un web ouvert à tous, quel que soit son système d'exploitation et navigateur. Dans l'idéal, IE serait en dessous de 50% et les autres navigateurs se partageraient les autres 50% avec Firefox en fer de lance.

En d'autres termes, on est tous là pour sauver le web et ça passe par l'obtention de parts de marchés et donc par l'accès aux canaux de distribution pour le logiciel libre. Firefox est la problématique du projet Mozilla, mais c'est largement transposable aux autres projets évoluant sur des marchés fermés liés aux application du bureau ou au bureau lui-même (Thunderbird, OpenOffice et Ubuntu viennent à l'esprit).

Avant de chercher des canaux de distribution, il faut d'abord définir à qui on veut s'adresser car selon les personnes auxquelles on s'adresse, le canal sera différent. Vous me direz "facile, on s'adresse à tous les internautes" et dans un sens vous auriez raison, mais la réalité est plus complexe. Tous les internautes ne sont pas notre cible immédiate car il existe des facteurs limitatifs qui limitent la population atteignable. Il faut donc déterminer dans le marché de l'internet à quelles parties de la population nous sommes capables de nous diriger, c'est ce qu'on appelle la segmentation du marché. Une fois ces segments identifiés, il faut choisir lesquels on va traiter, c'est ce qu'on appelle le ciblage.

Notez que la définition des segments et des cibles ne signifie pas que des segments de marché sont abandonnés, le marché évolue, le logiciel aussi et des facteurs limitatifs actuels peuvent disparaître dans l'avenir ou dépendre de nos parts de marché.

Quelques exemples de facteurs limitatifs :

  • Nous n'avons pas de Firefox dans la langue de l'internaute (hindi ou thaï par exemple)
  • Pour installer un nouveau navigateur il faut avoir le contrôle physique et technique de sa machine
  • Si les sites que visite l'internaute ne fonctionnent pas dans Firefox, nous ne répondons pas à ses besoins. Problème du respect des standards ouverts du web ou bien du manque de certains certificats racines régionaux dans Firefox par exemple.

Dans l'état actuel des choses, des personnes peuvent vouloir installer Firefox mais ne pas le pouvoir car par exemple leur prestataire technique refuse de supporter un navigateur marginal sur la plateforme qu'ils maintiennent. Une mairie nous a par exemple expliqué à Solutions Linux que leur prestataire externe qui leur a vendu une solution Microsoft refuse d'installer Firefox sur leurs terminaux et qu'ils doivent donc ruser avec des versions de Firefox portable sur clef USB...

Le marché auquel nous nous adressons est donc celui des internautes voulant et pouvant installer un navigateur alternatif. Dans ce marché, on peut déterminer de nombreux segments auxquels s'adresser, segments eux mêmes composés de sous-segments, les sous-segments les plus spécifiques étant des niches. Bien entendu, ces segments peuvent se chevaucher. Quelques exemples de segmentations possibles :

  • segmentation professionnels vs. particuliers
  • segmentation par tranche d'âge et par sexe (segmentation démographique)
  • segmentation par catégorie professionnelle
  • segmentation par système d'exploitation
  • segmentation linguistique ou géographique
  • ...

Une fois cette réflexion sur l'état du marché effectuée, on décide de cibler certains segments selon ses capacités à les traiter. De nombreuses techniques existent pour prendre ces décisions. Cela passe par une estimation de ses forces et faiblesse ainsi que celles de ses concurrents (analyse SWOT), une analyse dans le temps du positionnement sur le marché de son logiciel par rapport à celui de la concurrence (comparer les courbes de vie des deux logiciels), l'utilisation de la loi de Pareto pour estimer le ratio effort nécessaire / résultat quantifié... Enfin bref, on cherche à définir les cibles les plus cohérentes possibles.

Les cibles étant définies, on peut étudier quels canaux de distribution existants ou à créer permettent de mettre Firefox à la disposition de ces personnes.

Les canaux de distribution de Firefox sont actuellement essentiellement ceux-ci :

  • nos sites de téléchargement
  • le bouche à oreille, de très loin le canal plus important et le plus ancien pour le libre. Typiquement, je vais installer Firefox chez mes proches.
  • l'intégration directe dans les distributions Linux.
  • les CD des journaux informatiques
  • les kits de connexion des FAI (Free par exemple)
  • les partenariats formels de distribution (inclusion dans le Google pack, livré avec Real...)
  • les opérations de co-valorisation (co-branding). Soit sur des opérations événementielles comme le Joga Companion pendant la coupe du monde de footbal, ou bien récemment sur une opération produit comme l'extension de gestion des photos Kodak Companion

La co-valorisation est une pratique récente et utilise avec intelligence le mécanisme des extensions de Firefox mais c'est quelque chose qu'on fait avec succès communautairement depuis des années lorsqu'on fait passer un développeur web à Firefox grâce en fait à la web developer toolbar ou plus récemment à Firebug. Dans la co-valorisation grand public, la notoriété de la marque associée est juste un facteur plus important que lorsqu'on s'adresse à une niche technique comme les développeurs. On peut ajouter que les distributions Linux sont aussi souvent basés sur la co-valorisation car ce qui fait la valeur d'une distro c'est le mélange réussi ou non de composants provenant de nombreux projets (l'upstream). La qualité et l'intelligence du mélange permettant de s'adresser à des utilisateurs différents. Au passage, je préfère utiliser le terme co-valorisation au terme américain co-branding car la valeur de la marque (brand en anglais) n'est qu'un élément de la valeur globale.

Pour Joga, Mozilla a essayé d'atteindre les fans de foot, pour Kodak, Firefox essaye d'atteindre le grand public ayant un appareil numérique et voulant développer/stocker des photos via internet. Dans les deux cas, Firefox bénéficie de nouveaux canaux de distribution web (le site web de Joga, les liens vers le site mozilla dans la presse...) et peut être éventuellement physique avec Kodak s'ils décident d'inclure Firefox avec l'extension Kodak sur des CD d'installation des appareils photo Kodak par exemple.

Actuellement, je pense qu'en dehors du libre professionnel (RedHat, Mysql...) où ces méthodes de travail sont connues et courantes, le projet Mozilla est probablement le projet tirant le mieux partie de ses canaux de distribution existant et capable d'en créer de nouveaux directement ou indirectement. Ubuntu n'est pas loin derrière et s'inspire clairement et avec intelligence des stratégies Mozilla. On notera d'ailleurs que l'objectif de la distribution Ubuntu est très similaire à celui de la fondation Mozilla, combattre les monopoles propriétaires et créer du logiciel libre utilisable et utilisé par monsieur et madame tout le monde.

D'autres canaux de distribution sont possibles, les versions portables de Firefox/Thunderbird sur des clefs USB comme U3 ou la Framakey sont un nouveau canal de distribution pour le libre. Le déploiement en entreprise est aussi un autre vecteur de diffusion (et a l'avantage de faire vivre des SSLL pour gérer ça). Mozilla en tant que plateforme peut aussi être un vecteur d'introduction dans les intranets. Je pense aussi que le gain de parts de marché nous donnera un jour accès au marché OEM des constructeurs de PC, même si dans ce domaine les choses sont plus difficiles car les constructeurs sont en général dépendants de Microsoft.

Actuellement, tous les efforts du projets visent d'une part à faire disparaître les facteurs limitatifs afin de maximiser l'efficacité de nos canaux traditionnels et d'autre part, découvrir de nouveaux canaux de distribution pour atteindre ceux qui n'ont jamais entendu parler de Firefox. La fenêtre d'opportunité est étroite, IE7 et Vista viennent de sortir et nombreux découvrent ou redécouvrent qu'il est possible de changer de système d'exploitation et de navigateur. N'oublions pas que la grande majorité des internautes actuels se sont mis à l'informatique depuis la sortie de Windows XP et IE6, ils n'ont jamais connu autre chose et réellement pensé à l'après XP.

Je pense que le libre a une période de 1 an à 2 ans maximum pour atteindre une masse critique visible auprès du grand public. Passé la migration de XP à Vista il sera plus difficile de gagner des parts de marché et d'imposer le libre comme une alternative crédible au propriétaire. La multiplication des canaux de distribution pour le libre est donc une des clefs de son avenir en tant qu'alternative crédible au monopole propriétaire actuel.

jeudi 9 novembre 2006

Les comparatifs IE7 / Firefox 2 en ce moment sont vraiments mauvais...

Firefox 2 et IE7 sont sortis depuis en gros quinze jours et tous les sites dédiés à l'informatique font leur petit comparatif l'un après l'autre.

Quel est le point commun entre tous ces comparatifs ? C'est simple, ils sont d'un niveau technique navrant, bourrés d'erreurs et pour tout dire, affligeants... Ca sent les articles de commande, le rédacteur en chef qui décide "il nous faut un comparatif IE/FF tant que c'est dans l'actu et que ça attire du monde".

En général je ne commente pas tellement ces articles, après tout, tous les portails d'infos ne peuvent pas avoir les rédacteurs spécialisés connaissant le monde des navigateurs sur le bout des doigts et capables de faire de vrais comparatifs techniques, mais quand je vois le comparatif Internet Explorer 7 / Firefox 2.0 : le match sur le journal du net, j'ai tout de même envie de réagir. Pourquoi ? Tout d'abord parce que je suis un lecteur assidu du JDN depuis plusieurs années dont j'apprécie en général la qualité. D'ailleurs, je suis arrivé sur cet article depuis l'article Jusqu'où Firefox peut-il repousser Internet Explorer ? qui lui est de bonne qualité, listant les avantages d'IE comme de Firefox et posant de bonnes questions sur l'évolution du marché.

Quel est le problème de ce comparatif IE/FF en images ? Le principal problème est qu'il est complètement à côté de la plaque tant au niveau de Firefox que d'IE. A la limite, un blogueur de chez Microsoft pourrait faire un billet similaire et souligner que les véritables points forts d'IE sont complètement passés sous silence.

Le principe de ce "match" est de comparer les navigateurs sur 10 captures écrans successives, on s'attend donc à un véritable comparatif des interfaces et des solutions choisies par les différents éditeurs face à des problématiques similaires. Eh bien non, déjà, dès le premier écran, on a la surprise de voir que l'écran de Firefox n'est pas une installation standard mais une installation avec une barre d'outils supplémentaire (celle de Google) (écran Firefox du JDN). Evidemment cette configuration, masque l'un des principaux défauts objectif d'IE qui est le gâchis d'espace vertical au détriment de la page, on est passé de 144 pixels pris par l'interface de navigation avec IE6 à 138 pixels pour IE7 et ceci sans la barre des menus qui est cachée par défaut, si l'on veut avoir le même niveau de fonctionnalité qu'IE6 en rajoutant la barre de menus on passe à 155 pixels verticaux uniquement pour la navigation (entre 103 et 112 pixels pour Firefox selon le mode d'icône). Quel est l'amélioration pour l'utilisateur d'IE6 actuel ? Dans l'affaire il a perdu la barre des menus, les étiquettes de texte, la possibilité de réordonner les icônes à sa guise et le mode petites icônes. Pourtant on nous dit que "A première vue, Redmond a clairement mis l'accent sur la présentation (...) et surtout style très épuré : un véritable avant-goût de Vista." Moi j'aurais plutôt utilisé le terme "chaotique" qu''épuré" mais bon, le ton est donné des les premières pages, ne vous attendez pas à un comparatif objectif, c'est nouveau donc c'est mieux.

Passons à la page 2, les onglets. Là nous ne sommes même plus dans le factuellement objectif, j'y apprend qu'il faut que j'installe une extension pour ajouter un bouton à l'interface permettant de créer des onglets !?! (bien entendu ce bouton est là par défaut avec une bonne dizaine depuis Firefox 0.8 au moins) et le paragraphe se termine sur cette remarque perfide "un outil de restauration d'une session crashée : pratique en cas de plantage !". Passant sous silence le fait que la restauration de session sert aussi pour fermer son navigateur le soir et retrouver ses onglets le lendemain, ou bien installer des thèmes/extensions/mises à jour et relancer dans la foulée sans perdre son travail en cours. L'axe est donné, on ne compare pas l'adéquation problème-solution fourni par les éditeurs respectifs d'IE et Firefox, on utilise IE comme jalon et on passe sous silence les fonctionnalités de Firefox. Ce qui est tout de même un comble dans le domaine des onglets où nous avons une gestion largement mieux foutue à mon avis que celle d'IE !! "Pour garder une longueur d'avance, Firefox propose en bout de ligne un bouton permettant de lister l'ensemble des onglets ouverts" nous dit l'auteur, listant là une fonctionnalité mineure de notre gestion des onglets et ne se rendant pas compte que cette fonctionnalité existe aussi dans IE7... mais sur le côté gauche de la barre d'onglets !

Un véritable comparatif aurait été d'ouvrir plusieurs onglets et voir quel navigateur est le plus utilisable, une capture écran comme celle-ci par exemple montrerait que notre gestion des onglets est mieux conçue:

Les mêmes sites sont ouverts, dans le même ordre. Non seulement IE7 ne sait pas montrer plus de 7 onglets (vu que la barre d'icônes mange une partie de la barre), mais en plus on ne peut même pas lire les titres de ces onglets, alors que dans Firefox les titres des 9 onglets sont lisibles.

On pourrait aussi comparer la taille d'un seul onglet et sa lisibilité :

A gauche IE, à droite Firefox. Dans l'onglet d'IE on pourrait presque mettre trois lignes de texte. En dehors de pouvoir mettre un dégradé bleu (le fameux effet Vista), je ne vois pas l'intérêt pour l'utilisateur final, c'est un effet gratuit qui nuit à l'utilisateur en gaspillant de l'espace de visualisation des pages.

Page 4, les moteurs de recherche. Pas un mot sur le fait que près de 10.000 moteurs de recherches sont disponibles pour Firefox contre quelques dizaines pour IE, rien sur notre technologie de suggestion de résultats, sur notre gestionnaire de moteurs, sur nos options de nettoyage de l'historique des recherche, sur la découverte automatique des moteurs de recherche dans les pages... Par contre on regrette que dans le menu contextuel du champ de recherche on ne trouve pas comme dans IE un raccourci pour la recherche dans la page. Personnellement j'aurais plutôt regretté que dans IE7 la recherche se fasse toujours via une fenêtre externe, sans fonction de surlignement des recherches ou de recherche des liens...

Page 5, les flux RSS, il y a des choses intéressantes à dire tant pour IE que Firefox, mais elles ne sont pas dites. Cette fois ci c'est Firefox qui se voit décerner un bon point avec la possibilité d'utiliser facilement des lecteurs externes (très bien pour les utilisateurs avancés), par contre IE7 aurait mérité une mention de son excellent lecteur intégré un peu plus avancé que le nôtre.

Page 6, j'apprend qu'il est possible dans IE d'associer plusieurs plugins au même type d'objets intégrés dans la page, je n'ai jamais eu ce besoin et je n'ai jamais vu de demande pour cela, c'est une fonctionnalité typique pour une fraction d'utilisateurs ayant des besoins très spécifiques, étant donné le caractère plus que généraliste des pages précédentes, je suis surpris de trouver ça dans ce comparatif. Pourquoi pas, mais alors il faudrait mentionner les options de blocage javascript de Firefox si on veut la jouer geek :D

Page 7, le grand n'importe quoi. Internet Explorer après un téléchargement de 15Mo n'installe que 3Mo sur le disque dur et ça ne choque pas l'auteur Qu'a t'il pensé, que les 12Mo compressés restants étaient juste l'installeur ? Il ne nous reste qu'à faire une demande d'amélioration dans Bugzilla pour Firefox 3 où on créera un dossier Firefox de 50ko et où on éparpillera le reste dans le système comme le fait IE. Comme ça nous aussi nous aurons les louanges des journalistes qui s'extasieront sur le fait qu'après installation, Firefox n'occupe même pas 100ko sur le disque !!! La comparaison des procesus est elle aussi savoureuse, elle oublie juste qu'IE est un composant du système, IE ce n'est pas __que__ le processus iexplore.exe... C'est bien le JDN que je lis ?

Page 8, un vrai comparatif, un point pour Firefox avec sa recherche de texte à la volée, un point pour IE pour sa fonction de zoom. Tout n'est pas perdu.

Page 9, antipopup. Ca marche pareil, c'était déjà le cas avec les versions précédentes, pourquoi en parler ?

Page 10, l'historique. Ca n'a pas changé non plus, pourquoi en parler ? Ah si, dans Firefox on a la possibilité d'annuler la fermeture d'onglets fermés par erreur, mais on en parle pas vu que ça n'existe pas dans IE...

Et finalement, la page 'en savoir plus', où l'on parle brièvement de notre correcteur orthographique intégré mais où on met en avant notre "talon d'Achile", un temps de premier démarrage ahurissant de 4 à 5 secondes contre 1 pour IE. MS-Paint se lance aussi plus rapidement que Photoshop, pourtant je n'ai jamais considéré que c'était le talon d'Achile de Photoshop :)

Inutile de dire que je trouve cet article en capture écrans très mauvais, d'autant plus que les dites captures sont lourdes et de mauvaises qualité, elles ne compensent même pas le manque de véritable comparatif. Pour un article sur le JDN destiné à des personnes qui vont vraiment choisir leur navigateur, on pouvait s'attendre à beaucoup mieux... Incroyable que les thèmes et les extensions soient à peine mentionnées pour Firefox, que la mise à jour du moteur d'IE et ses efforts en sécurité ne soient même pas mentionnés. Finalement, plutôt que de comparer les solutions proposées (on est sur JDN *solutions* non ?) et de nous faire un vrai comparatif, on a là une petite visite baclée du nouvel IE7 et un Firefox qui n'est là que comme prétexte à cette visite. Ca ne donne envie d'installer ni l'un, ni l'autre.

vendredi 3 novembre 2006

Mon installation d'IE7

Suivant les préceptes de Sun Tzu ;), j'ai installé IE7.

Je n'ai pas noté de différences flagrantes avec les versions betas précedentes à part que c'est en français (avec des erreurs de traduction assez grosses d'ailleurs, on devrait leur prêter Filip, Cédric et Benoit :) ). L'installation a pris plus d'une demi-heure, avec redémarrage, validation de ma version de windows, téléchargement des mises à jour... C'est long et contraignant pour juste installer un navigateur.

L'interface est à mon avis anti-ergonomique à souhait, avec des onglets énormes (ça va, on a compris que vous avez enfin mis des onglets 5 ans après les autres ;) ), on ne peut pas bouger les boutons et ils ont eu l'idée bizarre de mettre les boutons de navigation à gauche et le bouton de retour à l'accueil à droite, vive le zig-zag à la souris. Il y a des boutons partout, le gestionnaire de modules complémentaires est un truc d'informaticien masochiste, je ne comprends pas que ça se retrouve dans un produit grand public. J'ai déjà trouvé une demi-douzaine de nouveaux bugs d'interface (comme "afficher la source" qui ne fait rien, des favicons qui ne sont pas celles du site visitées, le passage en mode "icone sans texte" qui marche aléatoirement quand il y a plusieurs onglets ouverts...). Enfin bref, si au niveau fonctionnalités c'est une nette amélioration, au niveau ergonomie c'est à mon avis une grosse régression par rapport à IE6 et ça sent le produit où les plâtres ne sont pas encore secs.

Effet colatéral du double effet IE (navigateur et modification du système), les bases de données sur notre disque réseau sont désormais bloquées à l'ouverture car jugées non sûres... J'ai dû chercher une autre demi-heure et finalement j'ai trouvé dans les options internet la case permettant d'ouvrir du contenu "actif" sur mon propre réseau local. Je pense que beaucoup de PME qui auront IE7 en mise à jour automatique vont avoir comme nous une drôle de surprise et je ne suis pas sûr qu'ils feront la relation 'l'accès à ma base de donnéess sur mon disque réseau local est bloquée par windows' <--> 'il faut chercher dans les options Internet".

Dans l'ensemble je n'ai trouvé que deux points où IE a de véritables avantages concurrentiels par rapport à Firefox, le zoom global (qu'on aura avec Cairo dans Firefox 3) et la prévisualisation avant impression qui est mieux foutue que dans Firefox, ce qui en fin de compte est assez logique pour le leader mondial des logiciels bureautiques mais dont on devrait s'inspirer. Comme je le pensais et les premiers chiffres de téléchargements l'indiquent (3 millions de téléchargements d'IE7 en 4 jours, 2 millions de Firefox 2 en seulement 24h), les utilisateurs actuels de Firefox n'ont pas de raison de passer à IE7 qui en est au niveau fonctionnalité à en gros Firefox 1 mais avec une interface graphique vraiment tordue à mon avis et des panneaux d'options d'une complexité hallucinante. La force d'IE7 est bien sûr qu'il sera installé chez vous par Microsoft automatiquement, mais en fin de compte, on doit déjà affronter une situation similaire avec IE6, je ne pense donc pas que cela change fondamentalement la donne pour Mozilla ou Opera qui doivent gagner des utilisateurs dans ce contexte depuis toujours.

Finalement, en dehors du retard technologique du moteur d'IE, le principal reproche que je ferais à IE7 est d'être un logiciel de compromis pensé pour le marché et pas pour l'utilisateur, ce qui est une différence assez importante. Le lancement d'IE7 est non seulement une arme marketing destinée à freiner le développement des navigateurs alternatifs (Firefox le premier), mais aussi un outil destiné à vendre du Vista et à reprendre les rennes technologiques du web afin de l'empêcher d'être dissociable du portefeuille produits de Microsoft.

lundi 21 août 2006

Firefox, languages and localized content

Hello,

My name is Pascal Chevrel, among other things I am a Mozilla Europe board member and I have been blogging about Mozilla technologies for about 4 years in both French and Spanish. As you can see, I have decided to start blogging in English as well, so please excuse my French ;)

What kind of stuff can you expect to read here? Mostly web content localization news. My main task at Mozilla Europe is to coordinate the translation work so as to offer official Mozilla content in as many European languages as possible. We started with 4 languages more than 2 years ago and we now have a website offering content in 22 European languages. But not only do we host European languages, we also host via our mozilla-world alias the Firefox start pages for almost all Firefox languages (ex : http://www.mozilla-world.org/he/products/firefox/start/central.html).

So as to give you an idea, we have about 20 million visits per month and so far we are totalizing 1.6 billion hits for 2006. Quite a lot of traffic...

Actually, it also reflects the huge European success of Firefox and how language support matters for the success of the Mozilla project. People want Firefox and Thunderbird, but they want it in their language, computer geeks fluent in English may be happy with an English browser, but my mother won't even consider using a software that isn't in her language.

The Mozilla project was born at Netscape and then hosted by AOL. One of the reasons why AOL/Netscape, although a big corporation compared to Mozilla, failed getting back market-share with Netscape 7 is simple, it was usually available in 5 languages only (US-English, German, French, Japanese, Brasilian Portuguese) and you could wait months after the English realease before seeing the browser released in your language, sometimes, the localized build was available on the FTP but the official website only offered the English build or worse, a much older version. Furthermore, the quality of the translation wasn't always that good, at least for French... For Joe-user, Netscape was English-only, a showstopper for most of the global population.

Languages matter and it is one of the things the Mozilla project is good at. The quality of our software localisation is excellent and Firefox and Thunderbird are available in a great number of languages (currently 37) including several minor languages which are not even considered as a "market" by proprietary software vendors. If you look at Rafael Ebron's High Level Product Comparative Analysis between Internet Explorer 7 and Firefox 2, you see that IE7 will be released in 15 languages only which means that we definitely have a strong asset here since we already support 37 languages and we may even have more languages available in the future.

Mozilla Europe was created and is maintained by European volunteers because of that, because we believe that localisation is key to the success of Mozilla products, because we believe that the opensource model is a great solution for software localisation; for many people, it is even the only way to have software on their machine in their mother tongue...

Teaming up with Mozilla.com and Mozilla Japan, we will definitely use the expertise we gained managing a multilingual project over the last two years so as to provide more and better localized content for Firefox 2.

jeudi 27 juillet 2006

IE7 sera livré via Windows Update

Microsoft a annoncé qu'Internet Explorer 7 serait déployé sur l'ensemble des postes sous XP en tant que mise à jour critique via Windows Update en fin d'année (http://blogs.msdn.com/ie/archive/2006/07/26/678149.aspx).

On peut en déduire déjà trois évidences:

  • IE6 disparaitra très rapidement
  • Les CSS déjà très utilisées vont l'être encore plus (de nombreux bugs d'IE6 dans ce domaine sont corrigés), les PNG avec canal alpha vont aussi être plus utilisés
  • On va voir énormément de sites refaits pour supporter IE7

Du point de vue du développeur web, c'est une bonne chose car IE7 respecte mieux les CSS que IE6, donc ça va faciliter le boulot de pas mal de monde. Du point de vue du défenseur de Firefox et des alternatives que je suis, je suis un peu gèné de voir un monopole avoir le pouvoir de mettre à jour automatiquement une application majeure sur quasiment tous les PC dans le monde. La mise à jour automatique est une bonne chose, ce qui me dérange c'est que même si vous n'utilisez pas IE, vous recevrez cette mise à jour, les concurrents ne bénéficient pas de cette facilité. Alors que Mozilla ou Opera doivent redoubler d'ingénuité pour faire découvrir aux utilisateurs la simple existence de leur navigateur et les inciter à l'essayer, Microsoft lui n'a quà appuyer sur un bouton pour que des centaines de millions d'utilisateurs reçoivent une nouvelle version...

IE7 sur XP a pour moi un double objectif, tout d'abord cesser de perdre des parts de marché en faveur de Firefox, et ensuite faire patienter les utilisateurs de Windows attendant Vista en leur donnant un os à ronger d'ici là. Le risque est évidemment de limiter l'intérêt même de Vista en donnant IE7 aux clients actuels possédant XP.

IE7beta 3 est "feature complete" et une beta4 sortira en septembre, probablement un peu avant la sortie de Firefox 2. La majorité des utilisateurs actuels de Firefox n'auront aucun intérêt à revenir sur IE (il reste très en dessous de Firefox 2 tant au niveau technologique que de l'extensibilité), par contre il sera probablement beaucoup plus difficile de convaincre les utilisateurs finaux de passer d'IE7 à Firefox 2 car IE7 jouira de l'effet de nouveauté (effet dont a bénéficié Firefox 1) et d'une présence médiatique énorme.

La promotion de Firefox devra donc se faire de manière plus active et probablement moins "globale" qu'aujourd'hui, en d'autres termes, il faudra probablement attaquer le marché des navigateurs niche par niche et avoir un discours adapté à ces niches. On ne convainc pas le développeur web de la même manière que le grand public, et surtout, on aurait tort de croire que le grand public est une cible homogène, elle est au contraire bien plus hétérogène que la cible des développeurs web. Il y a du pain sur la planche, la fin de l'année et le début 2007 sera une période intéressante pour le libre du point de vue de la communication.

mardi 11 juillet 2006

Lotus Notes disponible pour Linux

IBM vient d'annoncer que son logiciel de messagerie et de travail collaboratif, Lotus Notes, est désormais disponible pour Linux.

New IBM Lotus Notes client for Linux opens new platform for customers, heralds new client strategy

Après avoir ajouté récemment le support de l'OpenDocument (format de fichiers par défaut d'OpenOffice) à Lotus Notes, IBM porte désormais son logiciel entrperise phare vers Linux :

We know despite the interest in Linux desktops, sometimes the biggest constraint and the biggest 'blocker' for customers is the lack of core enterprise applications that run on Linux,” says Fontaine. “By releasing our largest mass-market product on Linux today, and with Linux-ready Sametime 7.5 just around the corner, we’re proving our commitment to Linux with core products and giving these customers confidence to move forward. We’re also giving our Business Partner community a basis for approaching companies with Linux strategies. And we’re really setting ourselves apart from our competition, because Linux is a platform Microsoft is not likely to ever support.

Il est donc déosrmais envisageable, particulièrement en France où lotus Notes est très utilisé, d'avoir un poste sous Linux + openOffice + Firefox + LotusNotes, ce qui doit correspondre à la quasi totalité des besoins de très nombreuses entreprises.

On voit se préparer, notamment dans les administrations européennes, une énorme bataille entre d'une part Microsoft avec sa prochaine offre Vista/Exchange/Office/IE7, et d'autre part les grands acteurs du libre alliés à IBM/Sun qui proposeront du Linux/OpenOffice/Notes/Firefox.

Personnellement je m'attends à voir très rapidement passer Java en opensource.

vendredi 7 avril 2006

En vrac

  • Quelqu'un a refait le générique des Simpsons avec des vrais acteurs !
  • Alcatel et Lucent fusionnent, c'est marrant parce qu'en 98 je terminais mes études par un stage de longue durée chez Alcatel où j'étais chargé des parts de marché et de faire de la veille concurrentielle sur l'ennemi de l'époque, Lucent :)
  • Un article intéressant explicant comment rendre son site web "compatible IE7" : Making Your Apps work with Internet Explorer 7, quelque part ça me fait sourire :)
  • Daniel a annoncé officiellement lors d'une discussion en ligne le lancement du développement du nouveau logiciel de création de pages web Mozilla Composer, basé sur Xulrunner, futur héritier de l'actuel Nvu mais en plus évolué et ceci en collaboration avec la fondation Mozilla
  • AllHTML passe entièrement aux standards du web ! Il était temps :) J'ai assez critiqué AllHTML pour son code innommable pour les féliciter aujourd'hui d'avoir enfin un site avec un code source de qualité, ce qui est le minimum de ce que l'on peut attendre d'un site destiné précisemment à l'apprentissage des langages du web...

mardi 21 mars 2006

Petit tour d'IE7beta2 ("layout complete")

Microsoft vient de mettre à la disposition du public une version beta publique d'IE7beta2. Cette nouvelle beta a un intérêt particulier car elle est "layout complete", c'est à dire que le moteur de rendu n'évoluera plus entre cette version beta et la version finale qui sortira probablement au dernier trimestre de cette année (en gros quand Firefox 2.0 sortira).

Je fais donc un petit tour du logiciel et je vous donne mes premières impressions.

Lire la suite...

mardi 24 janvier 2006

ping, pong

Récemment, Darin Fisher a introduit dans mozilla le support de l'attribut ping pour les liens en html. L'attribut ping est une des propositions du groupe de travail WHAT dont l'objectif est de moderniser le HTML actuel afin d'arriver à un HTML5, tout en restant totalement compatible avec le HTML4.01 actuel. Ce groupe s'est créé pour pallier au fait que le W3C n'est plus intéressé par une évolution du HTML depuis plusieurs années, les membres de ce groupe sont essentiellement des développeurs Mozilla, Opera et Apple.

Ping, de quoi s'agit-'il ?

Le principe de fonctionnement de ce nouvel attribut pour les balises a est que si l'on clique sur un lien ayant un attribut ping, le navigateur effectuera une requête http vers les urls présentes dans cet attribut. Il s'agit donc d'un moyen d'informer des serveurs que le lien a été cliqué, serveurs pouvant être le serveur d'origine ou (surtout en fait) des serveurs externes qui collectent ces informations pour les étudier (liens les plus populaires, comptabilité des clics pour la rémunération des bannières publicitaires...). Il s'agit donc d'un procédé supplémentaire de pistage des clics des utilisateurs sur une page.

L'idée derrière l'ajout de l'attribut ping est de fournir une solution aux publicitaires pour comptabiliser les clics de leurs partenaires et récupérer des informations sur l'agent utilisateur utilisé sans avoir à effectuer une redirection sur le serveur et donc mettre une page intermédiaire à cet effet, concrètement, il s'agit de remplacer des liens du type : <a href="http://serveurpub.com/redirect.php?id=123">lien vers toto.fr</a>

par des liens comme celui ci :

<a href="http://www.toto.fr/" ping="http://partenairepub1 http://partenairepub2">lien vers toto.fr</a>

Pour être clair, actuellement les sites comptabilisant les clics actuellement travaillent de la manière suivante :

  1. clic sur un lien du type <a href="http://serveurpub.com/redirect.php?id=123">lien vers toto.fr</a>
  2. le navigateur fait un passage par la page http://serveurpub.com/redirect.php?id=123 qui s'occupe de comptabiliser le clic dans une base de données avec les entêtes http classiques envoyés par le navigateur (je viens de telle page, je suis tel navigateur, ma langue par défaut est le français...)
  3. la page ci-dessus vous redirige vers la page que vous voulez vraiment visiter, c'est à dire toto.fr

L'idée est donc de demander au navigateur de contacter directement le site, ce qui offre théoriquement les avantages suivants (avantages essentiellement mis en avant par Darin et Ian Hickson qui a eu l'idée de ping au départ) :

  • le chargement de page est plus rapide puisqu'on va directement sur la page de destination (les pings sont faits en arrière-plan en asynchrone)
  • il y a une plus grande transparence puisque l'on voit dans le code html quels sont les pages contactées et on peut donc prévoir un mécanisme pour l'afficher dans le navigateur. Dans le cas de la redirection côté serveur on ne sait pas quels sites collectent ces infos.
  • l'utilisateur pourra désactiver la fonction dans les préférences de firefox

Voici le message ayant lancé la création de l'attribut ping : <a href="" ping="">.

Pourquoi je pense que c'est une fausse bonne idée

Le principal problème de cette proposition de nouvel attribut est que les avantages pour l'utilisateur n'apparaîtront que dans un seul cas : si cette méthode remplace la méthode actuelle de redirection côté serveur. C'est une énorme hypothèse qui personnellement me semble tout à fait irréalisable pour les raisons suivantes :

  • la méthode actuelle fonctionne pour tous les navigateurs, 100% de réussite, puisqu'elle ne dépend pas de la configuration et des possibilités des différents navigateur mais uniquement du serveur publicitaire. Pourquoi un site commercial abandonnerait-il un système qui fonctionne parfaitement pour tous les navigateurs pour le remplacer par un système qui ne marchera que pour 10, 20 ou 30% des visiteurs ?
  • les utilisateurs pouvant désactiver les pings, pourquoi les annonceurs remplacerait une méthode qui permet de comptabiliser tout le monde à coup sûr par une méthode où le client final peut ne pas être comptabilisé?
  • même si firefox, opera et safari (tous membres du whatwg) intègrent cette fonctionnalité, Internet explorer ne l'intègre pas et la majorité des utilisateurs seraient donc invisibles pour tout annonceur sauf si... il conserve son système actuel de redirection serveur. Même dans le cas improbable ou le futur IE7 intégrerait l'attribut ping (sience-fiction), IE6 ne l'intègre pas, IE6 est encore là pour un bon bout de temps, ce n'est pas demain que l'on vera un IE6 à un taux inférieur à 5% de part de marché...

Est-il raisonnable de penser que les entreprises dont les revenus dépendent entièrement de la comptabilité des liens cliqués vont abandonner un système parfaitement fiable, dont personne ne se plaint vraiment, pour un système ne fonctionnant que chez très peu de gens et qu'ils ne pourront pas contrôler ? je ne pense pas.

Pourtant, ce sont les publicitaires eux mêmes qui ont demandé si un tel système pourrait être intégré à HTML5 :

> - Nobody would really make use of it.

The suggestion for this originally came to me from Web advertisers, so I'm not sure this is necessarily true.

(Ian Hickson répondant à une critique sur la liste de discussion)

Il est clair que des boîtes de pub sont intéressés par l'intégration d'un tel système, et comme commercial et codeur amateur je peux comprendre pourquoi. Ce n'est pas dans le remplacement de leur technique actuelle côté serveur que je vois un intérêt marketing, c'est en complément de celui-ci pour des usages nouveaux. Avoir la possibilité de comptabiliser les clics sans passer par une redirection serveur permettra de proposer des accords commerciaux avec des gens refusant de voir leur site promu par une direction passant par un serveur externe car cela nuit à leur stratégie de référencement. On peut aussi imaginer sans difficulté que faire effectuer le boulot côté client permettra de profiter des avantages d'un navigateur, à savoir la possibilité de manipuler ces liens avec attributs ping par javascript et de changer leur apparence par css. Il sera ainsi possible de proposer de nouvelles formes de partenariat pubicitaires à des sites à base uniquement de javascript et de css, un simple include d'un fichier javascript et d'une feuille de style dans les entêtes d'un portail et il sera possible de modifier tous les liens pointant vers le site partenaire du jour sans avoir à toucher au contenu (ajout des attributs ping sur les liens déjà existants par parcours du DOM) et en plus de les styler de manière "promotionnelle". Il ne faudra pas longtemps pour voir des feuilles de style insérées par les agences de pub dans leurs sites partenaite contenant des trucs du genre a[ping="alcatel.google.com"]:after {content:" (nouveau site!)"}.

En fait, c'est même assez génial comme technique puisque ça permettrait à un site d'ajouter un système de comptage des liens pour une opération commerciale et de les styler de manière à les distinguer des autres sans avoir à toucher à son contenu (très important quand le contenu est syndiqué et produit par une autre équipe). On peut imaginer de nouveaux types de liens promotionnels destinés à une nouvelle clientèle de gens qui trouvent les système d'affiliation à des programmes publicitaires trop lourds car soit trop intrusif dans leur site (bannières, google ads...), soit trop complexes à mettre en place (liens avec redirections nécessitant une modification du html+langage serveur). Un nouveau système de comptabilisation des liens, plus réactif, plus facile à mettre en place, liens stylables à distance sans intervention aucune sur le corps HTML, visant une cible de geeks (les utilisateurs de Firefox) c'est tout simplement toute une gamme de nouveaux services publicitaires à proposer.

Dans tout cela, les avantages pour l'utilisateur final sont minimes (s'ils existent) et dans le meilleur des cas, on aura des internautes beaucoup mieux informés certes mais aussi beaucoup plus pistés à mon avis.

Les autres problèmes possibles

Outre le problème central de la simple utilité de ce nouvel attribut html, il y a à moins avis plusieurs autres problèmes posés par cette nouveauté. Il est tard donc je les listerai rapidement :

  • Les attaques de sites pas deni de service (DoS). Darin a écarté assez rapidement cette possibilité dès le départ avec comme argument qu'il est déjà possible d'utiliser d'autres balises pour le faire (img, object et iframe en particulier) et donc que ce n'est pas une nouveauté. Oui mais... Le lien est la base du web, en fait le web ce sont les liens, il ne s'agit pas d'une balise quelquonque. La base de la plupart des outils de publication est la possibilité d'insérer des liens (blogs, commentaires, sites de nouvelles type digg, forums...), quand je lui ai signalé que si j'arrive à pousser un lien dans une série d'attributs ping en première page de slashdot je pourrais attaquer un site, il m'a dit que c'était de la responsabilité de slashdot de nettoyer la balise de lien avant publication; je veux bien mais ça veut dire que tous les systèmes de publication dans le monde vont devoir ajouter un système de nettoyage des liens insérés dans leurs pages parce que cet attribut n'existait lorsque leur CMS a été conçu? Et qu'est-ce qui se passe si un ver se propage et modifie les liens de milliers de sites en ajoutant des attributs pings sur tous les liens qu'il trouve ? Je veux bien croire que les attaques par DoS soit un fantasme mais alors pourquoi ça a été évoqué dans la discussion du WHAT lors de la création de l'attribut sans que personne ne démente formellement la possibilité ?
  • L'interface utilisateur. Ce nouvel attribut veut dire que d'une part il va falloir informer l'utilisateur sur les liens pingés (sinon ce n'est pas la pein de parler de transparence) et que d'autre part il faut rajouter la possibilité de le désactiver facilement, sans oublier que le minimum serait de pouvoir mettre certains sites sur liste noire. Pour la désactivation j'ose espérer que ce sera faisable depuis les préférences et pas depuis about:config, pour l'interface utilisateurs je n'ai aucune réponse claire à ce sujet. Comment informer l'utilisateur des liens pingués sans que ce soit pénible ? Si je dois voir une infobulle à chaque lien me présentant les liens pingués, à ce moment mon interface est moins agréable que mon Firefox actuel puisque pollué par des liens pseudo-informatifs (les annonceurs annoncent les pings qu'ils veulent après tout, rien n'empèche de pinger directement sur le site client d'autres sites différents...). Comment alourdir l'interface de Firefox pour rien...
  • Des implications légales ? Actuellement c'est le serveur de redirection qui se charge de pinger les sites, si c'est le client, ça veut dire que c'est la responsabilité du surfeur. Tous les utilisateurs de firefox ne vivent pas dans des démocraties après tout, je ne suis pas sûr que ça simplifiera la vie du surfeur qui vit dans une dictature si il doit se demander si sa machine ne va pas établir des requêtes avec des sites interdits dans son pays à chaque clic sur une page (genre des liens dans les pings vers des moteurs de recherche interdits en Chine). Si une attaque par déni de service utilisant ce nouvel attribut ping a lieu, est-ce que le projet mozilla ne pourrait pas avoir des problèmes et présenté comme seul responsable ? Finalement, on est en train d'implémenter quelque chose qui n'est pas encore standard, depuis une spécification d'un groupe de travail sans existence légale.
  • les dommages en termes d'image. Quoi qu'on en dise, même si les intentions sont bonnes, ce n'est qu'un système de tracking supplémentaire et si c'est implémenté dans Firefox, on verra rapidement les firewalls intégrer la possibilité de bloquer ping comme ils bloquent activex pour IE, ne serait-ce que pour ajouter un argument commercial ("nous bloquons les nouvelles menaces contre votre vie privée"). Ce n'est pour l'instant que dans des versions de travail de firefox et déjà on a eu droit à des articles extrèmement négatifs dans la presse technique à ce sujet et parmi les utilisateurs habituels de Firefox. Je n'ai aucun doute que la presse plus généraliste n'essaiera même pas d'analyser la fonction et criera au spyware, ça sera faux bien sûr, mais ça fait vendre et ça nous fait mal. Je vois déjà les titres du style "Firefox finance son développement par l'intégration d'outil destinés au publicitaires".

Finalement, la question est de savoir pour qui on fait un navigateur. Traditionnellement nous avons fait un navigateur pour deux cibles, les développeurs web et l'utilisateur final exigeant. Maintenant il faudrait aussi supporter les developpeurs web spécialisés dans la pub? On ne peut pas à mon avis courrir tous les lièvres à la fois, surtout quand les lièvres se battent pour la même carotte. Peut être aussi faut il reconnaître que les objectifs de nettoyage et de simplification du HTML sont peut être intéressants à long terme, mais qu'à court et moyen terme les redirections ne sont pas près de disparaître, ce n'est pas parce que c'est créé par le WHATWG qui a des projets d'amélioration du HTML à très long terme que c'est forcément bénéfique à Firefox qui a son propre ordre dui jour et des objectifs à court et moyen terme.

Personnellement, ping ne m'intéresse pas, je n'en vois vraiment pas l'intérêt comme utilisateur donc si un jour c'est intégré ma première réaction sera de le désactiver, c'est pas comme les cookies et javascript, ils peuvent être utilisés pour me pister mais ils ont aussi mille usages qui me sont bénéfiques. Pour ping je ne vois pas à quoi ça va me servir et d'ailleurs si c'était désactivé par défaut, personne ne s'en plaindrait ce qui prouve bien l'utilité de la chose... Je n'ai pas de désir particulier d'aider des gros portails et des boîtes de pub à enrichir leur offre commerciale en faisant le boulot depuis mon navigateur à la place de leurs serveurs, ou alors qu'ils me payent pour ça :).

jeudi 3 novembre 2005

Des nouvelles d'IE7

Quelques infos glanées par Molly lors d'une réunion du Wasp avec Microsoft sur IE7, on y a apprend/confirme que :

  • Les sélecteurs css enfants et d'attributs marcheront
  • le positionnement fixe aussi
  • il y aura support de la transparence PNG
  • le prologue xml ne fera plus passer IE en mode quirks
  • meilleur support d'object mais pas encore pour les images
  • le contenu généré ne sera pas encore supporté
  • IE7 ne réussira pas le test acid2 (Firefox 1.5 non plus même si on est beaucoup plus avancés, ça sera pour la prochaine version de Firefox)
  • XAML c'est vraiment windows-only et ça le restera

lundi 22 août 2005

Baisse de Firefox ? pas vraiment

Certains ont peut être lu récemment qu'en juillet Firefox était passé de 8,70% à 8,10% de part de marché. C'est une société californienne, NetApplication qui l'aurait affirmer (ils n'en parlent même pas sur leur site web) et l'information a été reprise par tous les médias en ligne. En fait, la circulation de cette information est assez impressionante, même des journaux généralistes tels que Le Monde, le New York Times ou des journaux économiques qui n'ojnt jamais parlé de nous s'en sont fait l'écho dans des articles particulièrement importants.

Alors la part de marché de Firefox aurait-elle vraiment baissée le mois dernier ou pas ? Plusieurs choses surprennnent dans cette info qui circule.

Tous d'abord, il m'a été totalement impossible de trouver cette étude ou le mondre détail sur cette étude. Ce n'est pas comme si NetApplication était un acteur connu rapportant régulièrement les parts de marché des navigateurs (en fait avant ça je n'avais jamais entendu parler d'eux), on ne sait donc pas si c'est la part de marché mondiale ou américaine par exemple, on ne sait pas non plus si leur base d'étude est homogène. Si j'en crois leur site, ils font des outils de mesure d'audience pour les entreprises, la base de leur étude semble donc être les visiteurs de sites professionnels américains, leur entreprise ne semblant avoir aucune activité en dehors de son pays d'origine. Rappelons que les USA, patrie de Microsoft, est l'un des marché les plus difficiles pour Mozilla.

Ensuite, je suis frappé par la reprise même de cette information. Lorsque nous avons des chiffres positifs concernant Firefox, leur publicité demande un effort très important (blogs, spreadfirefox, discussion dans les forums...) et nous n'atteignons en général que la presse spécialisée dans la techno et éventuellement un petit article dans la page "cyber" d'un journal généraliste. Là, en moins de deux jours l'annonce vague d'une supposée perte de marché de Firefox est passée par Le Monde, CBC, le NYT, Times India... 10 jours après la sortie de la beta d'IE7, il y a de quoi se poser des questions et devenir parano :)

Enfin, je suis frappé par le manque de recul de tous ces journaux sur ce sujet. Personne ne s'interroge sur le fait que les études de tous les concurrents donnent au minimum 10% de part de marché à Firefox et que cette étude parle de 8% ? Aucun commentaire sur la base géographique et démographique de l'étude ? Aucune réflexion sur le fait que Firefox est essentiellement utilisé par des particuliers et que l'on est en pleine vacances et que ça pourrait expliquer un recul ? Ou que la rentrée approche et que les parents achètent en masse des ordinateurs avec IE préinstallés pour les études des enfants ? Ou tout simplement que le fait qu'on est sur le point de sortir une mise à jour majeure pourrait inciter certains à attendre fin septembre avant de migrer ?

A mon avis, il est probable que l'utilisation de Firefox en juillet/août soit effectivement un peu plus faible que précédemment puisque la plupart de ses utilisateurs se sont moins connectés à cause des vacances (même moi, c'est dire...), de là à écrire des articles annonçant quasiment la mort de Firefox...

La leçon que je tire de tout cela est toute autre : les relais d'opinion pro-microsoft sont indéniablement bien plus puissants que ceux pro-mozilla. Le changement de logo d'IE7 ou le fait qu'ils vont appeller les flux RSS "web feeds" a fait couler plus d'encre que l'intégration de SVG ou XForms dans Firefox. Nous ne savons clairement pas assez communiquer sur nos points forts en dehors de notre petit cercle de technophiles, si l'un de ces journaux nous avait contacté pour commenter cette information, nous aurions pu signaler par exemple que le nombre de téléchargements quotidien de Firefox est toujours aussi stable (entre 200 et 300.000 téléchargements par jour), ce qui serait pour le moins contradictoire avec une désaffection du logiciel non ?

vendredi 19 août 2005

Windows Internet Explorer 7

Apparemment personne ne l'a remarqué, mais le changement important dans le nouveau logo d'IE, ce n'est pas le logo mais le texte. Comparez :

IE5/6 :

IE7 :

Eh oui, le logiciel ne s'appelle plus Microsoft Internet Explorer mais Windows Internet Explorer !! Microsoft officialise définitivement l'abandon de la version Mac (rappelons que pour détrôner Netscape ils faisaient des versions d'IE pour Windows Mac et Unix). On notera aussi que l'on est passé de 2 icônes "registered" à 3 ;)

Mise à jour : Blogzinet nous apprend (bien joué !) que les données exif du logo indiquent qu'il a été créé avec Photoshop sur Mac, donc uniquement avec des logiciels concurrents de ceux de Microsoft !! Bientôt on apprendra que Billou utilise firefox à la maison ;)

dimanche 31 juillet 2005

IE7 ne changera probablement rien à l'adoption de Firefox (2ème partie)

Il y a quelques mois, quelques mois après la sortie de la première version grand public de Firefox (et l'énorme succès qu'elle a eu et continue d'avoir) Microsoft annonçait qu'il changeait de stratégie et allait finalement moderniser son navigateur après 4 ans d'abandon quasi total de ce logiciel par son éditeur.

L'explosion de Firefox, en particulier en Europe, a forcé la plus grosse enteprise d'informatique dans le monde à changer de stratégie -/* ceci si on excepte IBM qui est le véritable n°1 en chiffre d'affaires mais dont les parts de marché sont plus réparties sur des secteurs industriels un peu éloignés de nos préocupations de simples utilisateurs (informatique militaire, aérospatiale, supercalculateurs, modéélisation du climat...)*/-.

Quelles conséquences sur Firefox ? Il est clair que ce revirement aura des conséquences et j'avais déjà écrit à ce sujet il y a quelques mois. Aujourd'hui qu'une première beta d'Internet Explorer 7 est sortie, il est temps de voir si la situation a changé et vers quoi se dirige le marché des navigateurs.

Tout d'abord, précisons tout de suite que la beta 1 d'internet explorer 7 n'est pas téléchargeable. Seuls quelques beta-testeurs triés sur le volet y ont accès. Je me fie donc aux rapports de ces beta testeurs pour vous parler des nouveautés d'IE7 et en tirer quelques conclusions sur l'avenir du web.

Le fait que cette version de test soit uniquement réservée à un carré de testeurs choisis par Microsoft est une déception, on est assez loin de ce que nous annonçaient les services de communication de Redmond. Nous sommes passés d'un "IE7 (beta) disponible cet été" à un "IE7beta1 disponible uniquement à quelques testeurs partenaires, en attendant une beta 2 et une version finale dont la date de sortie est inconnue". Bien entendu, ce n'est pas choquant en soit, ce qui est un peu "limite", c'est d'avoir entretenu pendant plusieurs mois la rumeur d'un IE7beta utilisable et téléchargeable cet été.

Quelles nouveautés dans IE7 ? Voici une liste de ce que l'on découvre :

  • les onglets
  • un mécanisme antiphishing
  • un support simple de RSS
  • un champ de recherche
  • un gestionnaire d'"add-ons" (un peu comme les extensions de Firefox)
  • deux bugs CSS corrigés + la transparence des images PNG
  • la gestion des noms de domaines internationaux

En résumé donc, des choses que propose déjà firefox depuis très longtemps (sauf l'antiphishing prévu pour la prochaine version). L'interface est clairement copiée sur Firefox et Safari, même le menu contextuel des onglets est une copie conforme à l'emplacement des séparateurs près, du menu contextuel de Firefox.

Un ravalement de façade clairement destiné à séduire ceux qui sont passés récemment à firefox. Pour le moment il ne s'agit d'ailleurs que d'un ravalement de façade, les changements dans le moteur de rendu ne valent même pas la peine d'être mentionés. Au point que les développeurs d'IE se sont littéralement fait incendier à ce sujet dans la blogosphère ! Il est vrai que proposer une interface moins aboutie que celle de Firefox sans aucun changement de moteur est un peu curieux. S'il n'y a pas de changement de moteur, le fan d'IE aura bien plus intérêt à installer Maxthon, véritable concurrent de firefox du point de vue de l'ergonomie et des fonctionnalités. Celui qui cherche un moteur plus moderne en plus, aura intérêt à passer à Firefox (ou Opera).

Face à l'avalanche de critiques provoquées par la pauvreté des améliorations du moteur d'IE7beta1, le responsable de projet a posté un message sur le IE Blog expliquant tous les changements de moteur qui sont prévus pour la version IE7 finale. En gros, il nous promet la correction de quasiment tous les bugs CSS d'IE et il reconnaît que le support actuel est pourri. Bravo pour cette preuve d'honnêteté ! C'est un changement radical d'attitude chez Microsoft, qui refusait jusqu'à présent de reconnaître les bugs CSS majeurs d'IE.

Par contre on est tout de même en droit de s'interroger sur cette annonce. Vu les changements annoncés dans le moteur, à quoi sert cette version IE7b1 ? Les changements de fonctionnalités sont en définitive relativement mineurs, ce n'est essentiellement qu'un relookage d'IE6 avec quelques options de sécurité en plus. Les personnes réellement visées par une beta de navigateurs sont les développeurs web qui ont une préocupation importante : quelle gueule ont leurs sites dans IE7 ? La IE7b1 ne répond pas à cette question, c'est une démonstration de ce qu'apportera IE7 à l'utilisateur final du point de vue de l'interface mais l'utilisateur final n'a pas accès à cette beta... Bizarre. On a vraiment l'impression que cette beta ne sert qu'à une chose, montrer que Microsoft est encore dans la course et est capable de rattraper la concurrence. Il y a une contradiction flagrante entre les objectifs annoncés par Microsoft pour cette beta1 et ce qui a été (trop vite ?) livré :

This release is intended to enable developers to begin to test the new browser for compatibility with their applications and Web sites. Therefore, many of the important changes in beta 1 are at a “plumbing level” of Internet Explorer and therefore will not be as evident to end users

Il faudra donc attendre la beta2 pour réellement savoir à quoi s'attendre. Les promesses faites hier quant aux améliorations du moteur sont importantes (et excellentes du point de vue des standards !), mais s'ils ont mis 6 mois pour cette beta 1, combien de temps mettront ils pour la beta 2 qui intègre les véritables changements du moteur? Combien de temps ensuite pour la version finale ? Il y a un certain flou artistique concernant la configuration minimale, le IEBlog parle de XPSP2 alors que Ballmer a annoncé en mai dernier qu'IE7 serait livré avec SP3. IE7 sera-t'il disponible pour les utilisateurs de SP2 ou bien faudra-t'il accepter SP3 (avec probablement Windows Media Player 11) ?

En supposant qu'IE7 sorte avec toutes les améliorations annoncées sur le IEBLOG d'ici la fin de l'annéee, quel serait l'impact sur le web et Firefox ?

  1. De très nombreux webmestre créeront des sites "optimisés pour IE7", PNG transparents, menus avec position:fixed, formulaires plus beau etc.
  2. De nombreux sites seront mis à jour pour être compatibles avec IE7
  3. La navigation par onglets deviendra la "norme", tous les navigateurs actuels l'implémentant par défaut
  4. Les flux RSS seront encore plus utilisés qu'auparavant et avec eux, les sites d'actualités et autres carnets web
  5. Au moins 40% des utilisateurs n'auront pas accès à IE7 (toutes les versions précédentes à WinSP2 + tous les autres OS)

Les conséquences pour Firefox seraient donc dans l'ensemble plutôt positives. Un web plus proche des standards mettrait précisémment en valeur les points forts du moteur de Firefox et tous ces sites (heureusement peu nombreux dans le web francophone) incompatibles avec Firefox car écrits spécifiquement pour IE4 devront se remettre en question pour supporter IE7.

La sortie d'IE7 provoquera sans nul doute une certaine remise à niveau du web et fera disparaître l'un des freins à l'utilisation de Firefox : les sites mal écrits (euphémisme...) qui s'affichent mal dans un navigateur respectant les standards.

On peut aussi penser qu'une partie des utilisateurs actuels de Firefox qui étaient passés précisémment à celui-ci pour sa gestion des onglets passeront à IE7, mais je ne pense pas que cela représente un pourcentage important puisque d'une part pour passer à IE7 ils devront avoir la configuration minimale exigée par celui-ci et que d'autre part, s'ils sont passés à Firefox pour les onglets et le bloqueur de popups, ils le conserveront probablement pour les autres avantages qu'il apporte et qu'ils auront découvert en l'utilisant (extensions, thèmes...).

Par ailleurs, lorsqu'IE7 sortira, Firefox 1.5 sera lui aussi sorti, avec un moteur incorporant près de deux ans de développements par rapport au moteur actuel et tout un jeu de nouvelles technologies lui ouvrant de nouveaux horizons, en particulier dans le monde de l'entreprise (XForms, SVG, E4X...).

Dans l'ensemble, je ne change donc pas d'avis sur IE7, dans le meilleur des cas ce sera une mise à jour insuffisante et trop tardive pour récupérer les parts de marché perdues. Ceux qui restent avec IE6 en attendant IE7 le font pour des raisons plus idéologiques qu'autre chose (comme ceux qui refusent d'utiliser quoi que ce soit provenant de Microsoft) et ne seraient donc jamais passés à un autre navigateur. Ceux qui utilisent déjà Firefox ne veront probablement pas l'intérêt de revenir à IE alors qu'il n'offre qu'une partie des avantages de Firefox et qu'il sera complètement dépassé en comparaison avec Firefox 1.5. Ce sont surtout les nouveaux venus à l'informatique achetant une machine qui découvriront IE7 directement installé sur leur machine qui l'utiliseront. Les marges de progression de Firefox sont donc encore énormes (rappelons que l'objectif de firefox n'est PAS d'avoir 90% du marché, mais une part de marché suffisamment importante pour préserver un web ouvert à tous, part de marché que j'estime personnellement à 30%).

vendredi 13 mai 2005

IE7 ne changera probablement rien à l'adoption de Firefox

Il y a quelques mois, Microsoft a annoncé qu'il reprenait le développement d'Internet Explorer, totalement abandonné jusqu'alors, et qu'une version beta d'Internet Explorer 7 sortirait cet été.

Depuis je lis un peu partout dans les forums qu'IE7 sera la huitième merveille du monde, qu'il vaut mieux attendre IE7 plutôt que passer à Firefox et que Firefox sera dépassé technologiquement dès que IE7 sortira car Microsoft peut mettre s'il le veut 200 développeurs sur le projet.

Remettons les choses un peu en place.

Tout d'abord, même Microsoft ne peut pas mettre 200 développeurs sur IE7 du jour au lendemain pour la bonne raison qu'il n'y a pas 200 spécialistes de haut niveau dans ce domaine dans le monde !

Evidemment, Microsoft peut mettre 200 développeurs C de très bon niveau sur un projet s'il le veut, maintenant "développeur" c'est pas une profession magique, c'est comme "sportif", on peux mettre 200 sportifs à la natation, si leur spécialité c'est le football ou le tennis, il leur faudra un bout de temps pour devenir des nageurs de bon niveau. Microsoft a abandonné ce marché en 2001, depuis les spécialistes qui bossaient sur ces technologies se sont soit reconverti (et sont largués pour les technos web de 2005), soit travaillent sur Mozilla/Opera/Safari/Google/Tecnocrati... Avant que les développeurs qu'ils ont mis sur le projet soient réellement productifs, il faudra au minimum plusieurs mois d'auto-formation, autant de temps gagné pour nous.

Rappelons au passage que quantité ne veut pas dire qualité, l'équipe de Safari par exemple est extrèmement réduite mais dirigée par une vraie pointure (David Hyatt, qui était d'ailleurs à l'origine de Firefox lorsqu'il travaillait pour Netscape).

Ensuite, Microsoft n'a pas l'intention de dépenser une fortune pour créer un meilleur produit que Firefox. S'il avait voulu améliorer son logiciel, il aurait pu le faire depuis 5 ans. Au lieu de cela il a abandonné la version mac et la version Unix d'Internet Explorer. Microsoft ne cherche pas à créer le meilleur des produits car il ne le vend pas, il cherche à contrôler un marché et à faire avancer Internet dans une direction qui lui convient commercialement, c'est très différent et ça ne cadre pas forcément avec les besoins réels des utilisateurs.

Un client internet trop puissant est une menace pour l'API windows, plus le moteur du navigateur est puissant, moins on a besoin de windows et donc de Microsoft. Aujourd'hui lorsque je recherche de l'information, j'utilise Google, mon courrier est géré par Gmail, je fais des achats sur le web, j'y consulte mes comptes bancaires... Dans toutes ces activités, je n'utilise aucun logiciel windows, je pourrais faire exactement la même chose depuis un Mac ou un Linux. Plus le navigateur est puissant, plus le web repose sur des standards ouverts à tous, moins on a besoin de Microsoft.

C'est dans ce contexte dans les années 90 que Microsoft avait besoin d'un navigateur assez bon pour contrôler le web en faisant disparaître son concurrent (Netscape), mais pas assez puissant pour concurrencer Windows. Ce navigateur a été IE5/6 et la solution à la menace des API ouvertes du web a été l'intégration d'activeX, qui revient à intégrer un exécutable windows à l'intérieur d'une page web.

Depuis 2 ans les navigateurs sont bons, très bons même. Firefox est excellent, Safari et Opera aussi. Pendant que Microsoft se reposait sur ses lauriers ces cinq dernières années, tous les créateurs de navigateurs ont travaillé d'arrache pied pendant des années pour améliorer leur moteur et les fonctionnalités et rendre le web aux internautes (thème de campagne de firefox, "Take back the web").

Le marché a changé, il y a deux ans personne ne misait un kopek sur Mozilla, tous les "spécialistes" du web affirmaient que la guerre des navigateurs était terminée. Gecko était à moins de 1% dans le monde, Opéra n'apparaissait même pas dans les stats et Safari n'existait pas. Aujourd'hui, Firefox est environ à 10% dans le monde, voire beaucoup plus en Europe qui est à la pointe en ce domaine (entre 20 et 30 en Allemagne et en Finlande, près de 14% en France). Et cela s'arrêterait sur la rumeur d'améliorations dans un futur IE7 dont personne n'a vu le bout du nez ? Je dis non et voici quelques unes des raisons pour lesquelles ça n'arrivera pas :

  • Microsoft a toujours limité les capacités de son navigateur pour ne pas concurrencer ses propres applications, nous n'avons pas ce problème de censure interne
  • Internet Explorer n'est pas multiplateforme, nous le sommes. Le Mac va bien, Linux va bien, Firefox va bien avec eux
  • IE7 ne sera pas disponible pour tous les systèmes windows, s'il sera disponible à terme pour plus de 40% des windows (XP2 + futur longhorn), ça sera déjà beau. Nous, nous fonctionnons même avec Windows 95. Lorsque IE7 sera sorti, Firefox sera l'une des seules manières de mettre à jour son navigateur pour un nombre énorme d'utilisateurs.
  • Il a été annoncé que le support CSS d'IE7 sera un peu moins buggué (pas plus puissant, juste moins absurde) et que les transparences PNG seront enfin supportées, les créateurs de sites ne tarderont pas à utiliser les transparences à tout va et les sites deviendront de plus en plus moches pour les utilisateurs d'IE6 actuels, s'ils ne peuvent passer à IE7 (voir point précédent) ils passeront à Firefox (ou Opera)
  • Les derniers freins à l'adoption de Firefox sont quasiment tous en train de sauter. Etant donné la part de marché actuelle de Firefox, les sites compatibles uniquement avec IE sont de plus en plus rares. A ce sujet je réponds chaque semaine à une dizaine de demandes d'aides de toute l'Europe pour rendre des sites compatibles Firefox, il y a encore un an c'est nous qui étions obligés de supplier les sites de se conformer aux standards pour être compatibles Firefox. Les outils de déploiement et de maintenance de Firefox sont en cours de création pour les entreprises et administrations (projet de Kit de personnalisation pour déploiement, Installeurs MSI, mises à jour automatique par réseau local...), la vitesse générale est améliorée...
  • La position ultradominante d'IE l'oblige à rester compatible avec le web et les outils industriels existants basés sur IE. Pensez-vous vraiment que Microsoft prendra le risque de casser les outils qui intègrent IE chez ses clients? Les vrais clients de Microsoft ce sont ceux qui payent des millions pour intégrer leur technologie, pas Mme Michu qui veut des onglets dans son navigateur. Le poids de leur monopole les oblige à un grand conservatisme.

N'oubliez pas une chose, ceux qui affirment qu'IE7 sera meilleur que Firefox sont les mêmes que ceux qui disaient que Mozilla ne marcherait jamais il y a deux ans et ils s'empressent de comparer un produit qui n'existe pas encore (IE7) avec la version actuelle de Firefox (1.0.x). Or, lorsque IE sortira en version beta, nous serons passés à la version 1.1 de Firefox, qui sera une mise à jour majeure du produit. Lorsque IE7 sortira en version publique finale (je parie pour la fin de l'année), nous en seront peut être déjà à Firefox 1.2. Dans le meilleur des cas, IE7 apportera la moitié des améliorations de Firefox 1.0, mais par rapport à Firefox 1.1 ou 1.2 ? Quand sera-t'il aussi de la crédibilité de Microsoft après IE7 ? Ca fait des années qu'ils nous disent qu'IE6 est le top du top, que les onglets sont difficile à implémenter, pareil pour les transparences PNG... Si Microsoft implémente ça en 6 mois dans son navigateur, est-on en droit de s'interroger sur ce qu'ils nous disaient il y a encore un an ?

Je ne parle même pas du nombre d'extensions qui existeront, on doit en être à 600 maintenant, à ce rythme on aura sûrement dépassé les 1000 quand IE7 sortira. Combien IE a-t-il d'extensions actuellement (sans compter les spywares ;) ) ? 10 ? 20 ?

Bien entendu, il ne faut pas sous-estimer Microsoft et nous ne le faisons pas, mais il faut ausi garder la tête froide et ne pas sous-estimer nos propres atouts (réactivité, innovation, communauté active et militante...)

Qui veut attendre un an et passer obligatoirement à XPSP2 pour avoir un sous-Firefox quand on peut avoir le vrai gratuitement aujourd'hui ? 300.000 personnes par jour ne se posent pas la question, cliquent sur le lien de téléchargement et ont cinq minutes plus tard un deuxième navigateur sur leur machine...

jeudi 17 février 2005

IE7, communiquer plutôt qu'innover...

Bill Gates l'a annoncé, il y aura cet été une version beta de la prochaine version d'Internet Explorer, version que l'on suposera être appelée la 7.

Qu'est-ce que ça change pour Firefox et Mozilla en général ? Techniquement pas grand chose à vrai dire... La seule différence que nous commençons à voir est au niveau de la communication car il est évident que techniquement IE7 a tout l'air d'être un pétard mouillé destiné uniquement à décourager les utilisateurs actuels de passer à la concurrence.

Cela fait des années qu'IE n'a pas connu de mise à jour réelle. Le seul semblant de mise à jour du produit a eu lieu en septembre dernier, sa sécurité a été renforcée avec la sortie de XP2. Le produit a t'il changé ? Absolument pas. Affiche t'il les pages web plus rapidement ou mieux ? non. L'utilisateur a t'il enfin accès à certaines des fonctionnalités de base que l'on est en droit d'attendre d'un navigateur moderne ? non, enfin si, il y a enfin un bloqueur de popups, un peu faible pour un produit supposé être le dernier cri de la technologie du leader mondial de l'informatique...

Et surtout, cette mise à jour profite t'elle à tous ? Certainement pas! Si vous voulez un navigateur plus sûr, achetez Windows XP-SP2, rien pour les utilisateurs de Windows 2000 ou de Windows 98/Me. Vous voulez un navigateur moins buggué ? Achetez-nous une licence Longhorn...

Si l'on regarde un peu en arrière, il est intéressant de voir quel a été dans les faits la politique de Microsoft concernant son navigateur :

  1. Netscape crée le premier vrai navigateur grand public et avec lui le web explose. Microsoft ne croit pas dans le réseau internet (et donc au web), son cheval de bataille est son propre réseau, appelé MSN, il reste donc hors course pendant que Netscape, première statup, grossit à pas de géant.
  2. Microsoft se rend compte qu'il a misé sur le mauvais marché, il transforme son réseau MSN en fournisseur d'accès et de contenu pour le réseau Internet et fait donc un virage à 180°. Le web est la nouvelle grande révolution informatique et le navigateur pourrait concurrencer directement les applications Microsoft, on commence à parler des "web applications"
  3. des milliards sont injectés dans la division internet de Microsoft et Internet Explorer 4 sort, gratuit, intégré à l'OS. Son support des standards W3C est bien meilleur que celui de Netscape et Microsoft le fait savoir bien fort.
  4. Le navigateur est désormais intégré à Windows, IE5 sort, un très bon produit avec un excellent support CSS pour l'époque. Il est plus facile de faire des pages web pour IE que pour Netscape, le web devient "optimisé pour IE5+". Le marché dont vivait Netscape disparaît, la fin est proche.
  5. IE5.5 puis 6 sortent, nous sommes en 2001, les parts de marché de Netscape deviennent assez marginales pour que Microsoft n'ait plus à s'en soucier. Le développement d'IE est stoppé, ses développeurs vont voir ailleurs, que ce soit dans d'autres divisions de Microsoft ou chez ses concurrents.
  6. 2002 : La version Unix d'IE est abandonnée, les surfeurs unixiens sont donc invités à passer sous windows
  7. 2003 : La version Mac d'IE est abandonnée, les surfeurs mac sont donc invités à passer sous windows
  8. 2004 : Microsoft décrète que le navigateur est désormais une "commodity", c'est à dire qu'il n'a plus aucune importance puisqu'il n'existe plus qu'un seul navigateur pour un seul système et que c'est le web qui s'adapte au navigateur et plus le navigateur qui suit les règles du web, les autres produits sont tellement marginaux qu'ils disparaîtront. Plus de nouveau navigateur chez Microsoft, la guerre des navigateurs est terminée, les prochaines améliorations à IE se verront uniquement dans le prochain système d'exploitation de Microsoft, Longhorn. En d'autres termes, les internautes n'ont pas besoin d'un meilleur navigateur pour leur système, s'ils veulent un meilleur navigateur il faudra acheter le successeur de Windows XP, le navigateur est devenu un argument de vente pour le prochain OS de Microsoft.

Voilà où nous en étions il y a un an encore, mais à cette équation commerciale il manquait une inconnue : Firefox 1.0. Après des années de travail, une armée de développeurs, beta testeurs et utilisateurs ont créé un produit techniquement très supérieur à IE dans à peu près tous les domaines. Firefox propose aux développeurs le meilleur des moteurs de rendu et aux utilisateurs la meilleure et la plus évolutive des interfaces. En quelques mois des millions d'utilisateurs ont choisi de passer à Firefox, les parts de marché d'Internet Explorer baissent et ça pour Microsoft c'est une nouveauté.

Quelle est la réaction du géant ? Remonter une équipe de développement, créer un blog ou ces développeurs communiquent (ils ne disent rien d'intéressant techniquement... ils communiquent), réouvrir une section technique pour IE dans le portail microsoft où on peut trouver des articles de 2001 (datant de la sortie d'IE6) et aujourd'hui ils annoncent une beta d'IE7 pour cet été. Et surtout, surtout, ils communiquent ce message :"Ne partez pas, on a changé d'avis, vous allez l'avoir votre mise à jour d'IE !" ;)

Soyons clairs, une beta d'IE7 c'est une bonne nouvelle pour le web, tout ce qui peut faciliter le boulot des développeurs web (moins de bugs) et améliorer le confort du surfeur est bon. Donc un IE7 avec des onglets et un meilleurs support des langages web cet été ? désolé, ça n'arrivera pas. Il s'agit d'une beta, et chez microsoft une beta d'un produit c'est rarement public. Une poignée de testeurs triés sur le volet y auront sans doute accès, mais l'utilisateur final n'utilise pas de betas. Les développeurs web alors ? Microsoft évite habilement de répondre à LA question des développeurs web: le support des standards d'IE7. S'il est possible de faire subir un lifting à un navigateur en lui ajoutant par exemple un gestionnaire de téléchargement, des onglets (quoique chez MS apparemment ils en veulent pas) ou en intégrant des outils annexes, on ne refait pas un moteur de rendu de navigateur en 6 mois. Le temps de remettre les entrailles d'IE à jour techniquement (si c'est possible sans une réécriture complète du logiciel, ce qui reste à voir...), Longhorn sera sur les étagères de la FNAC.

Lorsqu'IE7 sera *réellement* disponible, Firefox en sera probablement déjà à sa version 2.x (et Opera à la version 10), la barre sera placée beaucoup plus haut. De plus, dans le meilleur des cas, IE7 ne sera disponible que pour Longhorn et XP-SP2, car si la beta est annoncée comme compatible avec SP2, rien ne dit que ce sera le cas pour la version finale.

Microsoft est en plein rétropédalage et leur marketing de crise est en effervescence, il leur faut absolument stopper la progression de Firefox. Le navigateur n'est pas important, mais le marché si. La politique internet de Microsoft dépend largement de sa capacité à contrôler et diriger l'innovation sur le web, perdre le contrôle du marché c'est perdre sa capacité à imposer sa vision du marché.

En attendant un très lointain (hypothétique?) IE7, n'hésitez pas à télécharger la version 1.0.1 de Firefox qui sortira en fin de semaine prochaine, en attendant la prochaine version majeure, Firefox 1.1 final, qui sortira en juin. Pas une beta, pas un logiciel limité à une petite minorité d'utilisateurs de Windows XP2, non, nous faisons des logiciels pour tous et nous ne vous snoberons pas si vous utilisez encore windows 98, vous aussi vous avez droit à un navigateur moderne, on pourra même vous le proposer en catalan ou en breton ;)

Qu'on se le dise, la deuxième guerre des navigateurs a commencé!